Commentaire
Le roi est peint assis sur son trône, s’appuyant sur le timon du gouvernement et désignant en même temps les Harpyes pourchassées par Minerve (celle-ci, symbolisant la Sagesse royale, a remplacé une allégorie de la Justice au tout dernier moment, puisque la Justice figure encore dans le carton conservé au musée du Louvre, inv. 29950). Les Harpyes symbolisent les « partisans », c’est-à-dire les financiers qui avançaient des sommes importantes à l’État en contrepartie du prélèvement des impôts indirects. Ils étaient détestés par le peuple et devaient régulièrement rendre des comptes lors de chambres de justice (c’est peut-être celle de novembre 1661 qui est évoquée ici). Louis XIV tient dans la main gauche la clef d’or de la cassette du trésor royal qu’il tend à la Fidélité, tandis que celle-ci lui montre les livres des comptes : cette allégorie désigne certainement Colbert en tant que contrôleur général des finances. L’allégorie de la France suppliante est à genoux devant le roi.
Inscriptions
Inscription latine de Paul Tallemant
(transcription et traduction de P. Laurens et F. Vuilleumier Laurens)
ÆRARIVM / AB / IPSO / OPTIMO PRINCIPE / ADMINISTRATVM
(le meilleur des princes prend en main lui-même l’administration du trésor)
Inscription de François Charpentier (d’après le Mercure galant, janvier 1685)
Ordre remis dans les finances.
Inscription de Boileau et Racine (correspondant à l’inscription actuelle)
L’ordre rétabli dans les Finances, 1662.
Auteur : Nicolas Milovanovic
© Coproduction RMN – EPV, 2008