Commentaire
L’allégorie de l’Espagne s’incline devant celle de la France en réparation d’un incident diplomatique : lors de l’entrée de l’ambassadeur de Suède à la cour d’Angleterre, en octobre 1661, l’ambassadeur espagnol, le baron de Vatteville, avait réussi à faire passer son carrosse devant celui de la France, n’hésitant pas à tuer plusieurs membres de la suite de l’ambassadeur de France, le comte d’Estrades. L’usage voulait que la France eût la préséance sur les autres nations européennes. Louis XIV réagit immédiatement : Vatteville fut révoqué et le marquis de Fuentès, venu en France en qualité d’ambassadeur extraordinaire du roi d’Espagne, présenta les excuses de Philippe IV à Louis XIV pour cette affaire le 24 mars 1662 au Louvre. Ce sont ces « excuses d’Espagne » qui justifient la date de l’inscription qui apparaît dans l’état Boileau-Racine.
Inscriptions
Inscription latine de Paul Tallemant
(transcription et traduction de P. Laurens et F. Vuilleumier Laurens)
[IVS / PRÆCE]DE[NDI / AB HI]SPAN[O / CONCESSVM
(le droit de préséance reconnu par l’Espagne)
Inscription de François Charpentier (d’après le Mercure galant, janvier 1685)
Préséance sur l’Espagne, conservée à la France.
Inscription de Boileau et Racine (correspondant à l’inscription actuelle)
La prééminence de la France reconnue par l’Espagne, 1662.
Auteur : Nicolas Milovanovic
© Coproduction RMN – EPV, 2008