/ fol. 121v / Premier tableau de la cinquième bande – Acquisition de Dunkerque.
Dunkerque en 1698 [sic] avait été prise par les Français sur les Espagnols et aussitôt remise aux Anglais suivant le traité fait avec eux. Le roi, trouvant l’occasion de retirer cette place de leurs mains en 1662, l’acheta cinq millions qu’il paya, en prit possession et la fit fortifier. C’est le sujet de ce tableau.
La France est assise dans son trône, elle reçoit d’une main les clefs de cette ville sous la figure d’une femme prosternée qui semble lui demander sa protection contre l’Hérésie qui est à côté d’elle et qui a un bandeau sur les yeux. De l’autre main la France fait délivrer de l’argent à l’Angleterre qui est debout et qui le fait mettre dans des coffres. La Piété le donne pour marquer que c’est pour l’ôter de l’Hérésie que le roi l’a fait acheter.
/ fol. 122 / Second tableau de la cinquième bande – Établissement de l’hôtel royal des Invalides.
Le roi, non content de récompenser la valeur de ses troupes dans l’occasion, a voulu, comme père des soldats, leur donner un asile et leur assurer des jours heureux et paisibles quand l’âge ou les blessures les auront mis hors d’état de continuer leur service. C’est le sujet de ce tableau.
Il représente Minerve qui tient le plan de l’hôtel royal des Invalides, et la Charité assise distribue à des officiers et soldats estropiés des marques de sa bonté. Elle a auprès d’elle une corne d’abondance pour marquer qu’ils ne manquèrent de rien sous un si bon maître que celui qu’ils ont servi.
/ fol. 122v / Troisième tableau de la cinquième bande – La réception des ambassadeurs.
La gloire du roi s’étant répandue dans les parties du monde les plus éloignées, les empereurs, rois et souverains lui envoyèrent des ambassadeurs pour faire alliance avec lui. C’est le sujet de ce tableau.
Il représente la réception des ambassadeurs de toute sorte de pays. La France est debout couronnée et sur son trône. Il paraît devant elle des ambassadeurs turcs, de Maroc, de Moscovie… et polonais, dont elle reçoit des présents.
/ fol. 123 / Premier tableau de la sixième bande – La sûreté de la ville de Paris.
La vaste étendue de la ville de Paris et le grand nombre de peuple qui l’habite, le peu de soin qu’on prenait de la nettoyer et d’y faire garde la nuit la rendaient fort sale et peu sûre. Le roi y donna si bon ordre qu’elle est la plus propre ville de France et qu’on l’y marche sûrement la nuit.
C’est le sujet de ce tableau.
Il représente la sûreté et le nettoiement de la ville de Paris. La sûreté est la Justice assise qui ordonne des brigades du guet pour aller par toute la ville. Et dans le lointain, on en voit d’autres qui mènent des voleurs en prison.
/ fol. 123v / Second tableau de la sixième bande – Renouvellement d’alliance avec les Suisses.
Les Suisses ont avec la France une alliance très ancienne qu’ils renouvellent toujours quand le temps porté par le traité est près d’expirer. Le roi la renouvelle pour lui et pour le Dauphin son fils en 1663. C’est le sujet de ce tableau.
Il représente le renouvellement d’alliance avec les Suisses. La France est debout appuyée sur son bouclier, elle tend la main à un Canton suisse accompagné de plusieurs autres derrière lui. Le serment se fait devant un autel antique.
/ fol. 124 / Troisième tableau de la sixième bande – Jonction des deux mers.
Le dessein de joindre les deux mers avait été proposé plusieurs fois sous le règne d’Henri IV et même sous celui de François Ier. Les difficultés étaient si grandes qu’il ne fut pas entrepris, mais le roi les a toutes surmontées et l’a mis à sa perfection, en 1667… C’est le sujet de ce tableau.
Il représente la jonction des deux mers. Neptune paraît debout tenant son trident d’une main et derrière lui il y a une Thétis proche de lui, aussi debout, avec un manteau bleu, elle est couronnée de corail, elle tient d’une main un aviron et l’autre qu’elle donne à Neptune sur le bord de la mer. Elle a à côté d’elle un dauphin.
/ fol. 124v / Huitième grand tableau de la grande galerie.
Il occupe toute la voûte comme le grand du milieu. Il est du côté de l’appartement de la reine. Dans le dessein qu’avait le roi d’assiéger Gand, il partit avec la reine le 1er février 1678 et feignit d’aller à Metz. Il laissa la reine à Stenay, et tourna tout d’un coup à Gand.
C’est le sujet de ce tableau.
Il représente la prise de Gand ; le roi est au milieu assis sur un aigle, le foudre à la main, et de l’autre il tient le bouclier de Méduse ; il semble tomber sur cette ville / fol. 125 / comme un éclair. Il est accompagné de la diligence à sa droite et de la sagesse à sa gauche. Mars représente la valeur qui arrache les clefs de cette ville, représentée par une belle femme et une autre femme derrière elle représentant la Flandre couverte d’un crêpe pour marque de sa tristesse. L’on voit d’autres femmes renversées par terre qui représentent les autres villes de la Province qui sont prises. Elles sont dans le fond du tableau du côté des miroirs, où l’on voit aussi Mars qui chasse les Hydres et la fureur qui tient son flambeau… dans l’autre partie du tableau du côté des fenêtres l’on voit des / fol. 125v / soldats effrayés et la Hollande représentée par une femme qui tâche d’arrêter l’Espagne par son manteau. L’aigle et le lion paraissent aussi épouvantés. La devise NON PLUS ULTRA […] Renommées publient la Victoire du roi et la Gloire le couronne.
Neuvième grand tableau de la galerie.
Il est au bout de la galerie au-dessus de l’arcade du côté de l’appartement de la reine. Le roi, après la prise de la ville de Gand / fol. 126 / et de celle d’Ypres, ne songea qu’à donner la paix à l’Europe, il en dicta lui-même les articles que les Hollandais acceptèrent les premiers, puis les Espagnols, ensuite l’Empire et les autres alliés. C’est le sujet de ce tableau.
Auteur : Nicolas Milovanovic
© Coproduction RMN – EPV, 2008